mercredi 6 avril 2016

Deux visions diamétralement différentes du rôle des parents pour la réussite scolaire

D’une part, la conclusion du professeur Jeynes : les facteurs familiaux et religieux sont les plus décisifs en matière de résultats scolaires. Le professeur William H. Jeynes synthétise ainsi les principales conclusions qu’il a tirées des différentes méta-analyses qu’il a conduites durant de longues années en matière d’école. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les résultats de ces études montrent que ce sont les facteurs familiaux et religieux qui sont les plus décisifs en matière de résultats scolaires.

Plus de détails ici.

Puis, la vision d’un ponte qui a influencé et cherche encore à influencer les politiques éducatives (obligatoires, nous sommes au Québec !). Pour le très jacobin philosophe Georges Leroux (qui prêche pour sa paroisse et sa profession), l’État doit viser à déstabiliser les systèmes absolutistes de croyance des parents.

Plus de détails ici.

Donc, ce qui marche c’est l’influence des parents et la religion de ceux-ci et c’est ce que l’État doit viser à déstabiliser ? Tout cela, bien sûr, pour le bien public et tout en se déclarant « pluraliste ».

Ce philosophe à la retraite a participé à la genèse du programme Éthique et culture religieuse (ECR) obligatoire depuis 2008 au cursus scolaire des élèves du primaire et secondaire. Une « avancée » unique qui distingue le Québec par ce caractère obligatoire et sa prématurité.

Georges Leroux, a-t-on appris par Le Devoir, a publié un nouvel ouvrage où il exposerait sa vision de l’éducation obligatoire au Québec sur le plan « moral » (pardon éthique) et civique. Il y appellerait une refonte de l’éducation à la citoyenneté.

Notons que, loin du pluralisme messianique et optimiste affiché lors de son témoignage au procès de Drummondville où de la confrontation des valeurs naîtrait en quelque sorte une constante amélioration de l’éthique qui « progresse » selon lui, il affirme aujourd'hui publiquement que « Le pluralisme [...] pose des défis. Il peut engendrer des conflits, des différences intolérables par rapport à notre régime de droit. C’est le cas des jeunes qui veulent se radicaliser. »

Selon ce philosophe, « le Québec, qui a intégré le cours ECR à son programme il y a près d’une décennie, a pris une longueur d’avance que lui envient aujourd’hui plusieurs pays occidentaux. » Rien de moins. Des pays entiers ? Ou quelques collègues du même avis que Georges Leroux ?

Et pourquoi envieraient-ils le Québec ? Le Québec a-t-il mieux réussi son intégration des jeunes musulmans depuis près de 10 ans ? Faut-il rappeler les troubles au Collège Maisonneuve ? Les jeunes éduqués à l'école québécoise partis en Syrie ? Sont-ils moins en proportion que ceux partis de l’Ontario ou du Manitoba qui ne profitent pas du merveilleux cours d’ECR ? Un peu d’humilité, de réalisme ne serait-il pas de mise ?

D’ailleurs, après avoir affirmé sans ambages que plusieurs pays envient le Québec, le philosophe se demande dans le même article si ce même cours est efficace ! « Il faut voir ce que les élèves ont appris, ont retenu. Est-ce que ça marche sur le terrain ? Est-ce que les profs sont bien formés ? etc. Toutes ces questions doivent faire partie d’un processus d’évaluation complexe », dit-il...

Sans preuve qu’ECR a atteint ses buts (lesquels étaient-ils d’ailleurs, on nous a dit qu’ils ne seraient pas idéologiques...), Georges Leroux préconise encore plus de cours idéologiques (obligatoires bien sûr) :
Dans le même esprit, le Québec doit aussi accroître l’éducation à la citoyenneté, resté le parent pauvre de la réforme de l’éducation, croit Georges Leroux. Si l’esprit prôné par le cours ECR se poursuit au cégep par le biais des cours de philosophie, les écoles du Québec doivent pousser plus loin l’apprentissage des valeurs démocratiques. « Nous avons les valeurs promues par nos chartes : la liberté, l’égalité. Mais il y a aussi au Québec des valeurs solidaires, fraternelles, de compassion et de la justice sociale, typiques du modèle québécois. La commission Bouchard-Taylor s’est arrêtée sur ce seuil. Ces valeurs ne sont pas explicitées », déplore-t-il.

[...]

« Je ne désespère pas que le programme d’histoire soit revu en ce sens. Le programme actuel est ambivalent, avec un volet “démocratie magnifique”, mais la passerelle avec l’éducation à la citoyenneté n’est pas faite. Les écoles doivent donner aux jeunes les moyens de faire leur propre apprentissage de la démocratie. »


Gageons que ces valeurs seront celles du prêt-à-penser cher au correctivisme politique, celles qui font consensus dans les cénacles que fréquente M. Leroux.

Voir aussi

Le Devoir : « L'école n'est pas au service des parents. »

Novlangue : « implanter des mesures d'appui au vivre ensemble », traduction : 400 000 $ au Collège de Maisonneuve pour lutter contre les troubles causés par des élèves.

Québec — Radicalisation d'enfants d'immigrés éduqués à l'école du « dialogue » et du « vivre ensemble »

Teacher and principal: "ERC courses are considered irrelevant by most students and teachers whom I know."

Aucun commentaire: